vendredi 31 octobre 2014

Si l'on inverse le mot FOU ...


Tarot de Marseille Le Mat Langue des Oiseaux procédés Inversions
Le Fou - Tarot de DURER -
En cette période ou les clowns font peur, il nous plaît de commenter un mot évoquant un lointain cousin du personnage : le fou !
Inversion du mot " ouf ", le fou est-t-il vraiment un personnage atteint d'aliénation mentale ?
Si tel est le cas, l'inversion du mot semble pourtant nous dire qu'il peut nous permettre de prononcer un « ouf » de soulagement car il représente celui qui ne s’inscrit pas dans le conformisme ou le "politiquement correct " du moment.
Il est au contraire celui qui exprime une parole à la fois différente, parfois difficile à comprendre et souvent spirituelle mais à mots couverts et en s’affranchissant des normes établies.
Par extension, il pourrait être celui, qui, usant à loisir de légèreté ou de provocation, ne cautionne pas la manipulation médiatique destinée à nous abrutir, à générer de la peur ou à nous désinformer.

D'un point de vue étymologique, le terme dérive de « follis », qui désignait autrefois un soufflet à l’usage du feu.

Le vrai fou serait donc en mesure d'attiser notre feu intérieur.
Mais de quel feu s'agit-t-il ? 

Peut-être d'un feu " spirituel ",  capable de consumer nos certitudes, nos croyances et nos habitudes afin de ne plus être limité par les objectifs ou les peurs de nos égos. 

Il est intéressant d’établir le parallèle entre le fou et le Mercure des Alchimistes, que les textes hermétiques décrivent comme : « un corps igné, présent à l’état latent dans toute la nature et apte à mettre le feu dans les choses ». 

Représenté par le joker de nos jeux de carte, le fou joue le rôle de l’élément qui casse la règle du jeu, celui qui est susceptible de créer la surprise à tout instant. Au jeu d’échecs, il demeure celui qui ne marche pas droit mais qui pratique le déplacement biaisé ou oblique. 

A l'image du bouffon ou du Mat du Tarot, le fou devrait-être celui qui trouble l'ordre établi, excite la vie, remet en cause la règle du jeu (du " je ") à chaque instant. 

Se moquant des apparences ou des convenances, il est en fait un sage car il nous oblige à sortir de nos habitudes en posant un regard différent sur les choses. 

Les bouffons portaient d’ailleurs à la ceinture une vessie qu’ils qualifiaient de lanterne (que l’on retrouve figurée sur l’Hermite du Tarot) mais qui était en fait le symbole des Initiés évoqués par Rabelais. 

L’interjection obtenue en inversant le mot fou est donc fort rassurante. Elle semble nous dire que la vie aura toujours besoin de quelqu'un pour s’élever contre les habitudes, les normes ou les règles établies. Le personnage demeure même nécessaire pour en briser la monotonie et en saisir l'Essence.


mardi 28 octobre 2014

La Magie des Anagrammes





Procédé essentiel en matière de langue des oiseaux, l’art des anagrammes consiste à modifier l’ordre des lettres d’un mot afin d’en créer de nouveaux.

Le mot anagramme tire son origine des racines grecques « ana » et « gramme », qui signifient respectivement « renversement » et « lettre, écriture ».

Les anagrammes trouvés à partir d’un mot initial mettent ainsi sur la piste d’un lien dont il va nous falloir découvrir la nature, même si au premier abord celle-ci nous échappe.

En ce sens, toute suite de mots peut être comparée à une matrice de signifiants permettant des recompositions infinies accessibles par des clés qui sont l’essence même de la Langue des Oiseaux.

Par extension, le procédé des anagrammes vise à découvrir ce qui est dissimulé derrière l’apparence de la réalité, ce qui la relie au monde subtil. A l’image de l’alchimie, c’est l’art de permuter la forme pour découvrir le fond. Au lieu de travailler sur un « métal », la Langue des Oiseaux va mettre en mouvement notre « mental » afin que celui-ci appréhende le monde de manière différente et plus unitaire.

D’un point de vue pratique, on comprend ainsi que les lettres contiennent la même énergie mais qu’elles la véhiculent différemment selon l’ordre qu’elles occupent dans un mot.
Les anagrammes nous font comprendre que la matière est constituée de briques similaires dont l’assemblage diffère.

Pour en revenir à un aspect plus ludique, jouons par exemple avec un univers cher au jeune public depuis le succès d’Harry Potter, le domaine de la Magie. Outre le fait que « la magie » peut s’entendre : « l’âme agit », le mot « magie » contient aussi l’anagramme « image ».

Particulièrement évocateur le lien entre ces deux mots évoque bien sûr celui qui existe entre la magie et l’image.

En effet, ce n’est pas un hasard si les rituels magiques s’appuient sur des images. Celles-ci constituent l’un des supports les plus efficaces en la matière.
Qu’il s’agisse d’une photo, d’un dessin, d’un symbole, d’une lettre ou de toute autre représentation, l’image sert à la fois de vecteur et d’outil pour matérialiser un souhait. Les techniques de visualisation créatrices ont depuis longtemps intégré cette réalité.

L’étymologie du mot « image » nous renseigne d’ailleurs sur le sens originel du terme. Emprunté du latin « imaginem », il désigna d’abord « un fantôme, une apparence » avant d’être utilisé pour évoquer une vision intérieure ou un message lié au monde onirique. C’est seulement par la suite qu’il prit le sens de représentation graphique.

Pour sa part, le mot « magie », qu’on peut aussi entendre « mage du i » (nous reviendrons sur le sens de cette lettre), dérive du grec « mageia » qui renvoyait à la religion des mages perses. Depuis le XVIème siècle, il désigne : « l’art de produire par des procédés occultes des phénomènes sortant du cours ordinaire de la nature ».

La magie serait donc l’art d’utiliser des images destinées à prendre forme dans notre réalité en même temps qu'une image nous donne accès à une réalité magique ...

dimanche 26 octobre 2014

Comment devenir ZEN ...



Jouons aujourd’hui avec l’un des procédés utilisés en matière de Langue des Oiseaux : l’Inversion.

En effet, si l’on inverse le mot « ZEN », on obtient le mot « NEZ ».

Organe de l’olfaction et de la respiration, le nez permettrait-t-il d’acquérir l’état de paix intérieure et d’harmonie  que recouvre le mot Zen ?

Le lien entre les deux mots le laisse entendre.

Si les exercices respiratoires, pratiqués en sophrologie ou en yoga, demeurent au cœur de ces deux disciplines, rappelons également que le « zen » est une banche du bouddhisme qui prône les vertus de la méditation à partir de la posture assise dite du « zazen », autant que par la maîtrise de la respiration.

Le lien entre ces deux mots laisse donc entendre que devenir « zen » s’acquiert à la fois par la capacité de « sentir », (voire de les ressentir …) les choses et de pratiquer une respiration consciente à partir du nez.

En somme, l’art de la respiration demeure une clef permettant de faire cesser l’agitation du mental, d’entrer en contact avec l’instant présent et de prendre conscience de notre Véritable nature.

Youpi, c’est pas cher et accessible à tout le monde !

Langue des Oiseaux devenir zen
Le 4 de Coupe extrait du Tarot Zen

jeudi 23 octobre 2014

Mélampous, les serpents et la Langue des Oiseaux




Langue des Oiseaux Mélampous
Melampous et le centaure - Glyn Warren Philpot


Mélampous, les serpents et la Langue des Oiseaux

Pour continuer avec la mythologie grecque et la Langue des Oiseaux, évoquons également Mélampous.

Devin, guérisseur et initié à la Langue des Oiseaux, Mélampous reçut d’Apollon le don de prophétie. 

Comme Tirésias lors de son adolescence, les serpents sont à l’origine de son don. En effet, lors de son enfance, Mélampous trouva un serpent mort (une femelle) auquel il décida de faire des funérailles et de consacrer un bucher. 

Reconnaissants, les enfants du reptile purifièrent ses oreilles avec leur langue, si bien qu’il entendit le langage des Oiseaux et comprit celui de tous les animaux.

Le mythe de Tirésias




Langue des Oiseaux mythologie Tiresias
Tirésias - Johann Ulrich Krauss (1690)

La Langue des Oiseaux et le mythe de Tirésias

Dans la mythologie grecque, Tirésias est l’un des devins les plus célèbres. 

S’il y a des variantes dans le mythe, toutes font de Tirésias le fils d’Udée et d’une nymphe

Selon la 1ère version, Tirésias surprit Athéna alors qu’elle se baignait nue dans une source. Atteinte dans sa pudeur, la déesse décida de le punir en le rendant aveugle. Revenant sur sa sanction à la demande de la mère de Tirésias, elle refusa de lui rendre la vue mais lui accorda une longévité exceptionnelle et purifia ses oreilles afin qu’il puisse comprendre le Langage des Oiseaux.

Selon la version d’Ovide, alors qu’il se promenait en forêt, Tirésias troubla l’accouplement de deux serpents à l’aide de son bâton. Aussitôt transformé en femme, il le demeura pendant 7 ans puis recroisa les deux mêmes serpents qui lui rendirent son apparence. 

Dans le même temps, un débat consistant à savoir qui, de l’homme ou de la femme, prenait le plus de plaisir lors de l’acte sexuel, opposa Jupiter à sa femme. Les dieux décidèrent de s’en remettre à l’avis de celui qui avait expérimenté les deux états. Se rangeant à l’avis de Jupiter, Tirésias expliqua notamment que : « si l’acte sexuel était divisé en dix parts, la femme en prendrait neuf alors que l’homme n’en prendrait qu’un ». 

Mécontente de cette réponse, Junon décida de punir Tirésias en le rendant aveugle. Ne pouvant aller à l’encontre de cette décision, Jupiter compensa cette cécité en lui offrant une longévité exceptionnelle et le don de comprendre le Langage des Oiseaux.

Fort de son pouvoir de divination, Tirésias acquit aussi la faculté de conserver son esprit après la mort.